On reconnaît le bonheur au bruit qu’il fait en s’en allant

« Le bonheur du passé nous réchauffe encore et encore. Nous le sortons de nous et nous nous rassemblons autour, tous les trois, serrés les uns contre les autres, voûtés autour de son feu déclinant. Comme trois misérables, collés tout près des braises, avec le froid glacial qui nous entoure. Les braises sont rouges encore et leur chaleur nous aide à rester vivants. Je m’agenouille devant ce feu et je souffle dessus, je souffle à perdre haleine, je souffle jusquà ce que mes poumons me fassent mal, recroquevillée au-dessus du feu, je souffle désespérément, pour essayer de le ranimer. Et les souvenirs s’agitent devant nous, en brindilles incandescentes et légères. »

Extrait d’On reconnaît le bonheur au bruit qu’il fait en s’en allant, Marie Griessinger

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